Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     FEU1          FEU2     
FEW III focus
FEU, subst. masc.
[AND : feu1 ; DÉCT : feu ]

I. -

"Dégagement de chaleur et de lumière accompagnant la combustion vive"

A. -

"Toute matière combustible allumée, particulièrement pour se chauffer" : ...non obstant que le graphier eust feu en vaissel delez son siege pour garder l'ancre de son cornet de geler, neantmoins l'ancre se geloit en sa plume de IJ ou de IIJ mos en IIJ mos (BAYE, I, 1400-1410, 212).

B. -

"Incendie, embrasement"

 

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Bouter (le) feu, bouter feux. "Mettre le feu, incendier" : ...par la grant multitude de gens d'armes qui, hors feu bouter, gastoient et destruioient les plas païz (BAYE, I, 1400-1410, 246). ...lesquelx, tant deçà que delà, ont fait tous les maulx que l'en puet faire, hors bouter feulx publiquement (BAYE, I, 1400-1410, 340). Ce jour, après mynuit, vindrent courir devant Paris les gens d'armes de la garnison de Montlehery et autres favorisans du conte d'Armaignac, et bouterent le feu en pluiseurs maisons du fourbourg de Saint-Germain-de-Prés (FAUQ., I, 1417-1420, 168).

 

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Gare feu. "Alarme, tocsin (pour annoncer un incendie)" : La nuyt de la saincte feste de Toussaint, oncques [on] ne sonna à Paris pour les trespassez, comme coustume est, se non guare-feu (Journal bourgeois Paris T., 1419, 132).

 

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De feu et de sang. "En brûlant et en massacrant ; avec toutes les horreurs, toutes les destructions de la guerre" : ...lesdis seigneurs sont disposez d'eulx mettre sus à grant puissance et de faire guerre de feu et de sang et la plus dure qu'ilz pourront (BAYE, II, 1411-1417, 122).

 

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Menacer de feu et de sang. "Menacer de toutes les horreurs, de toutes les destructions possibles" : Et, en oultre, il menace de feu et de sang tous ceulx qui ne lui aideront ou dissimuleront, qui est chose dampnable, inique et detestable. (FAUQ., I, 1417-1420, 33).

C. -

"Feu (allumé dans la rue ou sur une place publique en signe de réjouissance)" : Et aussy au soyr l'en a fait par les rues publiquement feus en signe de joye et de leesse pour la revenue dudit seigneur. (BAYE, I, 1400-1410, 261). Dont les habitans de Paris furent moult resjouys, et firent faire feux et sonner les cloches en toutes les eglises de Paris. (FAUQ., I, 1417-1420, 170). Et ce jour, à ladicte entrée, furent les rues parées et feux fais en la ville de Paris par l'ordonnance des gens du Conseil du Roy, en signifiance de joye et de leesse. (FAUQ., II, 1421-1430, 143).

II. -

"Groupe de personnes vivant ensemble autour d'un même foyer" : ...car mesme derriennement, l'an passé, falu que chascun feu paiast XLVIIJ frans (BAYE, II, 1411-1417, 12).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande


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